Mute Records (= EMI Group = Universal Music Group = Vivendi)
Les trois californiens de Liars ont sorti leur sixième album le cinq Juin. Installe-toi confortablement.
Pour faire vite
Liars = rock OVNI avec des morceaux d’electro et de musique concrète dedans – un chanteur super grand qui fait vachement peur – une aura crytique autour de tout ce qu’ils produisent
Pour faire moins vite
Avec cinq albums au compteur, les Liars nous avaient convaincus de leur expertise quasi psychiatrique pour ce qui est de distiller la démence. On se rappelle notamment de « Broken Witch » ou de « Hold Hands And It Will Happen Anyway » pour leurs compositions brutales et cauchemardesques. Après un « Sisterworld » un peu décevant, on doit avouer qu’on a du mal à se remettre de ce tout nouveau « WIXIW ». Grosse claque.
En dévoilant leur bulleux « No. 1 Against The Rush« , Liars nous a d’abord fait un peu peur. Ça sentait le gros virage electro qui laisse tomber les guitares et la violence qui va avec. Et en effet, « WIXIW » est une oeuvre très synthétique, mais les californiens n’ont toutefois rien perdu de leur folie. L’album se dévoile doucement, sans exubérances, et se révèle étonnamment lyrique.
Une intro (« The Exact Colour Of Doubt ») qui donne le ton pour tout l’album: calme, angoisse et spatialisation du son hallucinante. Puis un « Octagon » qui retourne le crâne. On se laisse porter et on monte le volume. Par la suite, dans un ensemble très cohérent alternant entre accalmies et morceaux plus rythmés, on remarque un « Brats » franchement dancefloor ou un « Food to Flood » aux sonorités quasi tribales si caractéristiques de Liars.
On hallucine aussi sur la répartition symétrique des morceaux qui met en avant le titre central de l’album, « WIXIW ». Monument porté par des vagues synthétiques instables et un rythme effréné, c’est clairement le point culminant d’une structure pyramidale, avec des titres doux et apaisés à ses extrémités. En cela, le final « Annual Moon Words » fait office de happy end ironique en sortant doucement son auditeur de la léthargie dans laquelle chaque titre l’avait méthodiquement plongé. On n’avait pas été autant secoué depuis longtemps.
L’album est en écoute libre sur The Drone.
« No. 1 Against The Rush »: