Æcstasy – « I’m Gonna Make You Shiver »

a0498832105_10Alors que la scène du rock indé français reproduit ses propres clones congénitaux surgonflés au math et noise rock, Æcstasy propose enfin une alternative à la religion Zach HillShellacBattles (au choix). Ça envoie.

Pour faire vite

Æcstasy = rock lubrique, suave et pointu qui fleure bon les Desert Sessions ou Queens Of The Stone Age – quatuor parisien – des histoires de substance illicites, d’absinthe et de premières fois.

Pour faire moins vite

Æcstasy, c’est un dialogue enflammé entre deux guitares, bien calées sur des rythmiques pointues et incisives, le tout dorloté par une basse généreuse et un chant languissant.

Pour ce qui est de la fatidique classification du genre, on pourrait sûrement parler de noise-math-truc-chantilly-rock. Mais non. On dira simplement que Æcstasy, c’est un genre de noise rock électrisé, en plus volatile et moins dissonant. D’autres préféreront le terme « sexperimental rock ». Ça colle aussi.

Avec l’EP « I’m Gonna Make You Shiver » le groupe se taille une esthétique ondulante et électrique portée par des guitares lancinantes et des structures instables. De fait, les compositions sont toujours inventives et regorgent de bonnes surprises capables de te balader d’un bout à l’autre de ton casque, sans pour autant aller se pommer sur les terrains abrupts du math rock. Sur ce point là, on salue le batteur pour sa capacité à aligner des rythmiques binaires puis tout fragmenter en particules incisives version scalpel (« And They Said… I’m Gonna Make You Shiver Like Your First Fever »). C’est très fin.

On retiendra par ailleurs un goût fort prononcé pour les atmosphères moites et fiévreuses, étayé par des distorsions assez bandantes sur les guitares et l’ajout de samples certes discrets, mais ô combien efficaces. En cela, Aecstasy puise clairement dans les textures de chez Lynch pour sa sensualité et ses ruptures narratives.

En somme, c’est joueur, ludique et vachement efficace.

 

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